7 septembre 2010

Élisée Reclus ; Histoire d'un ruisseau, 1869

Élisée Reclus (1830-1905) ; cliché de Nadar


Chapitre I

La source

L’histoire d’un ruisseau, même de celui qui naît et se perd dans la mousse, est l’histoire de l’infini. Ces gouttelettes qui scintillent ont traversé le granit, le calcaire et l’argile ; elles ont été neige sur la froide montagne, molécule de vapeur dans la nuée, blanche écume sur la crête des flots ; le soleil, dans sa course journalière, les a fait resplendir des reflets les plus éclatants ; la pâle lumière de la lune les a vaguement irisées ; la foudre en a fait de l’hydrogène et de l’oxygène, puis d’un nouveau choc a fait ruisseler en eau ces éléments primitifs. Tous les agents de l’atmosphère et de l’espace, toutes les forces cosmiques ont travaillé de concert à modifier incessamment l’aspect et la position de la gouttelette imperceptible ; elle aussi est un monde comme les astres énormes qui roulent dans les cieux, et son orbite se développe de cycle en cycle par un mouvement sans repos.

26 janvier 2010

... Bonnet en laine ...

Deux scènes avec des aérostats (Souvenir du général Meusnier La Place) ; Anonyme, France 1794


Plume, encre de Chine et aquarelle. H. 034 : L. 0,44. (Bonnet en laine, H. 0,235 ; L. 0,31). Inscription en bas : Le génie mériteroit des chaînes s'il favorisoit les crimes des tyrans. En-dessous à gauche : Souvenir du citoién C.V.M.L. / 26 pluviôse de l'an II [14 février 1794] ; à droite : Il découvrit la Direction des / Aérostats. Sur la banderole de l'aérostat, à droite : Droits de / l'homme. Sur un morceau de papier collé au dos du montage Bonnet révolutionnaire donné par Monsieur Auguste Hesse, peintre, membre de l"Institut, qui le tenait de son père, tailleur de la Convention, rue de la Grande Truanderie en 1793.

Prov. : [...] ; Nicolas-Auguste Hesse (1795-1869) ; [...] ; 1985, acquis sur le marché de l'art à Paris. Inv. 1985-147-1 (bonnet), 1985-147-2 (dessin).

Exp. : 1985, Vizille, p. 72, n° 120 ; 1986, Bourg-en-Bresse, Roanne, p. 132, n° 82 ; 1991, Bregenz, p. 283, n° 12-3.

Cette aquarelle met en valeur une précieuse et émouvante relique, le bonnet d'un général de la République mort pour 1a patrie. L'assemblage a été réalisé en "souvenir" d'un mystérieux "C.V.L.M.", un homme de science - de "génie" - qui aurait trouvé un moyen pour diriger les aérostats. Parmi ceux qui revendiquaient cette découverte à l'époque, i1 s'agit probablement du général Meusnier [de] La Place (1754-1793). Ce brillant militaire-savant, membre du corps des ingénieurs et en 1784 de l'Académie des Sciences, dessina en 1785 un projet de ballon dirigeable, jamais réalisé. Promu lieutenant-colonel quelques jours avant la prise de la Bastille, il ne cessa de gravir les échelons de la hiérarchie militaire au cours de la Révolution. Il fut envoyé à l'armée du Midi en mai 1792, puis employé au ministère de 1a Guerre ; en février 1793, il rejoignit l'armée du Rhin, jusqu'à sa mort glorieuse à Mayence le 13 juin 1793, peu après avoir été nommé général de division. La principale objection que l'on puisse faire à cette identification concerne 1e prénom de Meusnier ("Jean-Baptiste-Marie-Charles"), qui ne s'accorde pas avec "C.V.". Mais on peut supposer que sous la République, il ait rejeté ses trois premiers noms d'inspiration chrétienne et adopté à la suite de "Charles" un nouveau prénom avec un V : Les plus courants - Victor, Victoire - convenaient au militaire de carrière.

A gauche, le dessinateur imagine les campagnes militaires des aérostatiers révolutionnaires, dont le ballon reprend le modèle de montgolfière de 1783, avec un nouvel emblème décoratif (une gorgone à la place d'Apollon). Rappelons que le Comité de salut public avait en juin décidé d'équiper les armées de ballons, où des hommes, "placés comme en sentinelle perdue au haut des airs, observeraient les mouvements de l'ennemi". Une école fut créée à Meudon ; la première compagnie d'aérostatiers, formée en avril 1794, se distingua notamment lors de la bataille de Fleurus 1e 26 juin. A droite, un esclave tend les bras vers une nacelle imaginaire. Un sans-culotte lui lance une banderole tricolore proclamant les droits de l'homme. Dessinée dix jours après l'abolition de l'esclavage le 4 février 1794, cette scène illustre la communication de l'heureuse nouvelle aux colonies.

Source : Catalogue des peintures, sculptures et  dessins ; Musée de la Révolution française, Vizille, 1996, pp. 254-[255]

10 janvier 2010

L'assassin habite au 21 ...

Extrait de L'assassin habite au 21 ; film français réalisé par Henri-Georges Clouzot (1907-1977),
sorti sur les écrans en 1942.

La Tour de Londres
Chant populaire
Anonyme


Dans une tour de Londres
Y’a des morpions qui m’emmerdent la nuit
Sans bruits, sans bruits (bis)
Dans une tour de Londres
Y’avait un prisonnier (bis)
Eins, zwei
Y’avait un prisonnier
La bite au cul les couilles pendantes
Y’avait un prisonnier
La bite au cul bien enfoncée
Ohé, ohé, ohé (bis)

Il ne voyait personne
Y’a des morpions qui m’emmerdent la nuit
Sans bruits, sans bruits (bis)
Il ne voyait personne
Que la fille du geôlier (bis)
Eins, zwei
Que la fille du geôlier
La bite au cul les couilles pendantes
Que la fille du geôlier
La bite au cul bien enfoncée
Ohé, ohé, ohé (bis)

Un jour il lui demande
Y‘a des morpions qui m’emmerdent la nuit
Sans bruits, sans bruits (bis)
Un jour il lui demande
La clef pour aller chier (bis)
Eins, zwei
La clef pour aller chier
La bite au cul les couilles pendantes
La clef pour aller chier
La bite au cul bien enfoncée
Ohé, ohé, ohé (bis)

Quand il fut sur le trône
Y’a des morpions qui m’emmerdent la nuit
Sans bruits, sans, bruits (bis)
Quand il fut sur le trône
Y avait plus de papier (bis)
Eins, zwei
Y avait plus de papier
La bite au cul les couilles pendantes
Y avait plus de papier
La bite au cul bien enfoncée
Ohé, ohé, ohé (bis)

En attendant que ça sèche
Y’a des morpions qui m’emmerdent la nuit
Sans bruits, sans bruits (bis)
En attendant que ça sèche
Il se mit à chanter (bis)
Eins, zwei
Il se mit à chanter
La bite au cul les couilles pendantes
Il se mit à chanter
La bite au cul bien enfoncée
Ohé, ohé, ohé (bis)

J’emmerde les gendarmes
Y’a des morpions qui m’emmerdent la nuit
Sans bruits, sans bruits (bis)
J’emmerde les gendarmes
Et la maréchaussée (bis)
Eins, zwei
Et la maréchaussée
La bite au cul les couilles pendantes
Et la maréchaussée
La bite au cul bien enfoncée
Ohé, ohé, ohé (bis)

Les gendarmes l’entendirent
Y’a des morpions qui m’emmerdent la nuit
Sans bruits, sans bruits (bis)
Les gendarmes l’entendirent
Et le firent fusiller (bis)
Eins, zwei
Et le firent fusiller
La bite au cul les couilles pendantes
Et le firent fusiller
La bite au cul bien enfoncée
Ohé, ohé, ohé (bis)

La morale de cette histoire
Y’a des morpions qui m’emmerdent la nuit
Sans bruits, sans bruits (bis)
La morale de cette histoire
C’est qu’il ne faut pas chier
Quand on a plus de papier
C’est qu’il ne faut pas chier
La bite au cul les couilles pendantes
Quand on a plus de papier
La bite au cul bien enfoncée
Ohé, ohé, ohé (bis)